La ménopause vue à travers le monde et l’histoire
- NaturoSo
- 15 avr.
- 6 min de lecture
Actuellement, une femme occidentale vie plus d’un tiers de sa vie en étant ménopausées.
Pour rappel la ménopause est un phénomène biologique naturel marquant la fin de la vie reproductive d'une femme. Elle survient généralement entre 45 et 55 ans et se caractérise par l'arrêt des menstruations.

Alors que les femmes traversent le processus naturel de la ménopause, les sociétés et les différentes cultures du monde ont développé des traditions uniques pour faire face à ce changement de vie important. Nombre d’entre elles reconnaissent la ménopause comme un passage naturel de la vie d'une femme et célèbrent la sagesse et l'expérience qui l'accompagnent.
L’impact psychologique de ses différences de culture
Chaque expérience de la ménopause est unique.
Cette expérience peut être influencée par l’âge, les antécédents familiaux, l’hygiène de vie et les antécédents médicaux. Elle est également influencée par la perception sociale plus large de cette période de la vie. Les croyances culturelles et les valeurs de la société peuvent contribuer à la qualité ou à la pérennité de cette étape dans la vie de la femme.
Si les symptômes de la ménopause sont les mêmes d’un pays à l’autre, ils ne sont pas vécus de la même façon à travers le monde. Chaque pays à ses tabous autour de la ménopause ce qui influence grandement leurs croyances.

Selon des recherches, ce sont les Nord-Américaines et les Européennes qui sembleraient avoir le plus de symptômes, qui vivraient le plus péniblement cette transition et qui auraient le plus de difficultés à percevoir la ménopause comme un phénomène naturel, au même titre que le début de la puberté.
Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes touchent 75% des femmes occidentales, contre seulement 10% pour les femmes japonaises. À noter, le terme « bouffée de chaleur » n'existe même pas au Japon.
Les maladies chroniques associées à la ménopause comme l'ostéoporose sont bien moins fréquentes chez les femmes japonaises.
« Anciennes » croyances limitantes et préjugés
Selon Françoise Héritier :
« La femme ménopausée est celle sur qui risque le plus de peser l’accusation de sorcellerie (comme sur la femme stérile, d’ailleurs), surtout si elle est soupçonnée de continuer à avoir fréquemment des rapports sexuels lui permettant d’accumuler une chaleur explosive. »
« [...] D’autres sociétés, africaines notamment, font de la femme ménopausée une femme dangereuse, qui accumule de la chaleur, et sur qui risque de peser l’accusation de sorcellerie, surtout si elle est pauvre et veuve, et donc sans "force" pour y répondre et se défendre. »

La ménopause dans les pays occidentaux
Dans nos pays occidentaux, la ménopause est bien souvent appréhendée et plus ou moins mal vécue. En effet dans notre culture perdre sa fertilité équivaut à perdre sa valeur de femme. Beaucoup de femmes vivent cette étape comme un deuil.
L’attractivité d’une femme occidentale repose sur sa capacité à séduire les hommes, puis à enfanter, une femme ménopausée n’a plus aucun intérêt. Elle devient une « vieille peau » et subi une certaine invisibilité sociale.
La ménopause représente la fin d’une étape de vie et le début de ladite « vieillesse », un terme à connotation plutôt péjorative.
Tout comme la puberté marquerait le commencement de la vie de femme, la ménopause serait le moment où on cesse de l’être !
Au Japon

En Asie, la ménopause n’a pas la même représentation qu’en Occident. Les femmes y accordent beaucoup moins d’importance.
D’ailleurs, dans la majorité des langues asiatiques, il n’existe pas de mot pour décrire la ménopause. On parle plutôt de changement de vie, dit « kônenki ».
« Kon » signifie « renouvellement » ou « régénération », « nen » signifie « année » ou « années », et « ki » « saison » ou « énergie ». Ce qui pourrait se traduire comme « les années de la saison du renouvellement » ou « les années de l’énergie de régénération ».
Au Japon, les femmes célèbrent la ménopause selon la tradition du « kanreki », qui marque la fin d'un cycle de vie de 60 ans. Le kanreki est considéré comme une période de renaissance et de renouveau, et les femmes reçoivent souvent des cadeaux et participent à des cérémonies spéciales pour commémorer cette étape importante.
Dans les pays musulmans

Dans les sociétés musulmanes traditionnelles la ménopause constitue un facteur de transformation car, les femmes ménopausées ne sont plus obligées de se voiler.
Les femmes ayant dépassé l’âge de la séduction acquièrent leur liberté grâce à leur âge et au pouvoir acquis par l’expérience. Mais aussi grâce au désintéressement des hommes vis-à-vis de leurs corps à la flamme éteinte.
Dans les pays africains

Les cultures africaines possèdent un riche patrimoine de traditions liées à la ménopause, témoignant d'un profond respect et d'une profonde vénération pour l'expérience et la sagesse des femmes ménopausées.
En Ouganda et en Éthiopie, la femme ménopausée évolue socialement en devenant l’égale de l’homme. Ils reconnaissent l’autorité des femmes âgées.
En Afrique du Sud, la ménopause est fortement valorisée et confère également un statut social important aux femmes ménopausées.
Chez les Massaïs du Kenya et de Tanzanie, les femmes qui atteignent la ménopause sont célébrées lors d'une cérémonie appelée « Emorata ». La cérémonie d'Emorata célèbre non seulement le passage de la femme à une nouvelle étape de sa vie, mais sert également à transmettre des connaissances et une sagesse culturelle aux jeunes générations.
Chez les Beti au Cameroun, société patriarcale (à domination masculine), la cessation des règles met également en jeu les questions du pouvoir et de la liberté des femmes. Les femmes ménopausées peuvent ne plus se soumettre à leurs maris aussi bien sur le plan sexuel que social. Elles peuvent vivre leurs vies comme elles l’entendent.
Ce changement s’inscrit dans le langage, qui nomme les femmes qui n’ont plus de règles de façon valorisante et les désigne sous le terme nya mininga : "femme importante".
Bouddhisme et ménopause
Dans les pays bouddhistes, la vie est un chemin dont la ménopause fait partie. Celle-ci n’est pas traitée à part mais simplement comme une étape de la vie comme une autre. Dans ces religions, on accorde plutôt une importance particulière au karma, c’est-à-dire à l'ensemble des actions que l’on a faites au cours de son passage dans le monde.
En inde

Chez les Sikhs, un peuple indien du nord du sous-continent indien, la ménopause est une phase valorisante pour les femmes et marque un tournant positif dans leur vie et dans le bien-être féminin.
Les menstruations sont symboles d’impureté et l’arrêt des règles signifie la cessation de cette situation d’impureté. Cela va les libérer d’un certain nombre de tâches ménagères, leur donner autorité sur les femmes plus jeunes et leur permettre de participer aux activités réservées habituellement aux hommes.
Chez les Mayas
Dans la culture maya (Amérique latine), il n’existe pas non plus de terme spécifique pour évoquer la ménopause.
Dans leurs coutumes, une femme doit avoir traversé la frontière invisible de la ménopause pour avoir accès à ses dons de guérisseuse et de guide spirituel. Le sang menstruel a le pouvoir de créer la vie au sein de l’utérus.
Si la femme atteint donc l’âge de retenir son sang créateur de vie, de le garder en elle, elle traverse ce seuil invisible et atteint le statut de « femme sage » ayant accès à sa magie intérieure.
Prêtresse ou guérisseuse, elle devient un guide spirituel pour sa communauté.
Dans les cultures indigènes
Au sein des cultures indigènes, aux quatre coins de la planète, des Maoris de Nouvelle-Zélande jusqu’aux Indiens iroquois, les femmes ménopausées changent de statut. Elles deviennent des guides de la communauté, des « Anciennes ».
Elles sont honorées pour leur sagesse et considérées comme des leaders et des enseignantes au sein de leurs communautés. Les traditions et rituels des cultures autochtones procurent un fort sentiment d'appartenance et un soutien aux femmes qui traversent le parcours de la ménopause.
En conclusion

La ménopause est une expérience universelle qui transcende les frontières culturelles. En explorant les traditions liées à la ménopause dans différentes cultures, nous avons vu la diversité des expériences pendant cette étape de vie.
Dans les pays occidentaux nous avons pu constater une symbolique contemporaine : le corps des femmes, ne doit pas vieillir. Ainsi on poussera à l’administration de traitements hormonaux de substitution pour que les femmes restent jeunes, actives, désirables, appuyé en cela par les compagnies pharmaceutiques qui en profitent largement au détriment, parfois, de la santé des femmes.
Tandis que dans une grande partie du reste du monde, la ménopause est célébrée comme la puissance retrouvée des femmes et la sagesse acquises dans son rôle de « L’Ancienne ».
Parce que pour beaucoup de femmes occidentales, l’idée de ne plus concevoir signe la fin de la féminité, faisant en sorte de participer à l’évolution des mentalités pour que la ménopause devienne plutôt ce « 2ème Printemps », comme disent les Chinois ?
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Attention : Mes séances ne remplacent en aucun cas les consultations médicales et ne dispensent pas de traitements médicaux éventuellement suivis.
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